Pâinea liturgică şi pâinea consacrată în ritualuri nord-transilvănene

  • Subiect: La consécration des fruits de la terre et du pain dans des rituels agricoles et religieux remonte à l'aube de l'humanité (voir l'Ancien Testament). Bien que la matière première pour le pain consacré, soit le blé, il y a des traditions locales où la matière première peut en être différente. Par exemple, la farine de gland (chez les Indiens de Californie) ou l'argite grasse (Afrique, Soudan). En Roumanie (coutume des bergers), le pain consacré aux Pâques pouvait être remplace en l'absence par des bourgeons de saule ou de pommier: "anafora" de bourgeons. Dans le rituel orthodoxe, la préparation du pain liturgique nécessite trois éléments: la personne consacrée (des vieilles femmes ou des veuves ayant la bénédiction du prêtre), la préparation dans certaines formes spéciales (qui varient d'une région à l'autre) et l'objet de la consécration: l'estampeur ("pecetarul"). L'estampeur eu bois (rarement en pierre, albâtre ou céramique) est composé d'une matrice sigillaire proprement-dite avec le monogramme du Christ: IC XC NI KA et d'un manche. Les manches (surtout en Maramureş) peuvent avoir des formes anthropomorphes, zoomorphes ou végétales, réunissant des éléments syncrétistes (des vieillards, l'arbre de la vie, la colonne sans fin). On garde pieusement l'estampeur, car les lettres gravées sont "nomina sacra". Après des recherches sur le terrain, nous présentons la préparation du pain liturgique dans la commune de Spermezeu (Valea Ţibleşului, département de Bistriţa-Năsăud), au nord de la Transylvanie. A Spermezeu le pain bénit est de deux types: "grand" à huit petits pains et respectivement "petit", à quatre petits pains. On apporte à l'autel du pain rond à huit petits pains: sept plus un au centre (couvert par la torsade en spirale). Les pains pour les morts, appelés "pomioare" ressemblent au pain bénit mais ils n'ont pas de sceau. Le prêtre extrait du pain bénit liturgique la part qui deviendra le corps de Jésus Christ ("Sfântul Agneţ") et les petits morceaux ("miride") que l'on distribue aux fidèles après la messe, comme symbole des agapes fraternelles. La part du sceau (Sfântul Agneţ) devient par la transformation eucharistique le corps même du Seigneur et représente, avec le vin devenu le sang du Seigneur, la Sainte Eucharistie. C'est la matière de la communion des prêtres et des fidèles qui se sont confessés. Dans les rituels du nord de la Transylvanie, on distribue du pain consacre autant aux noces qu'aux funérailles. A Spermezeu on prépare pour les funérailles des gimblettes ("cornuri") données à la mémoire du mort. Aux noces, une femme ("socăciţa") prépare des pains ronds ("turtişoare") suspendus dans l'arbre de noces (d'habitude prunier) distribués par le parrain et la marraine à tous les invités. Ils ont des formes variées (petits chevaux, cœurs, poissons, oiseaux etc.) et on en prépare quatre pour chaque forme. Aux funérailles d'un homme mort sans avoir été marié en fait un arbre pareil à celui des noces, mais les pains ronds sont en nombre de trois pour chaque forme. Le parrain et la marraine de baptême (ou leurs représentants) les distribuent aux gens présents.
  • Limba de redactare: română, franceză
  • Secţiunea: Etnoreligie
  • Vezi publicația: Tibiscum
  • Editura: Muzeul Judeţean de Etnografie şi al Regimentului de Graniţă Caransebeş
  • Loc publicare: Caransebeş
  • Anul publicaţiei: 2003
  • Referinţă bibliografică pentru nr. revistă: XI; anul 2003; subtitlu: Studii şi Comunicări de Etnografie-Istorie; seria Etnografie-Istorie
  • Paginaţia: 87-101
  • Navigare în nr. revistă:  |<  <  11 / 40   >  >|