Observaţii asupra circulaţiei monetare de la Durostorum în timpul lui Anastasius I / Observations sur la circulation monétaire de Durostorum, pendant le règne d’Anastase I

  • Subiect: En 491, à l’avènement d'Anastase Ier, la monnaie de cuivre en circulation dans l'Empire byzantin a été constituée de noummia (minimi), pièces de petite taille et d'un poids théorique de cinq carats. L'approvisionnement en excès avec monnaie était un facteur d'inflation et conduisait à la baisse continuelle de la valeur du solidus calculée en noummia. Les noummia présentaient aussi l'Inconvénient d'être très facilement imitables, à cause de leur petite taille, qui empêchait la réalisation de coins très soignés. Dans l'ensemble, on peut dire que ces émissions monétaires ont provoqué de grands troubles financiers dans tout l'Empire et ont conduit à une méfiance généralisée envers la monnaie en bronze. La réforme entreprise par Anastase s'était déroulée en deux phases (la première en 498 et la seconde en 512) et consiste en l'introduction des grandes monnaies en cuivre, multiples du noummion, portant au revers leur marque de valeur et la marque de l'hôtel des monnaies. Les nouveaux nominaux sont: le follis (M), le demi-follis (K), le décanoummion (I) et le pentanoummion (î). Après la réforme, on a continué la frappe des noummia. Silistra est connue comme une place de très riches trouvailles numismatiques, mais malheureusement, seulement peu de découvertes monétaires de la basse-époque byzantine ont été publiées jusqu'à présent. Cette lacune peut être comblée, du moins partiellement, par l'étude et la publication de la collection de l'académicien Pericle Papahagi, conservée au Cabinet Numismatique du Musée National d'Histoire de Roumanie. Il convient de préciser qu'il s'agit d'un grand nombre de pièces trouvées dans la ville de Silistrie et dans ses environs, pendant la troisième décennie du XXe siècle. Le lot des monnaies est composé de 84 pièces en bronze dont trois pièces représentent des noummia de l'empereur Marcien, quatre noummia de Léon 1er, un noummion de Zénon et 78 monnaies émises pendant le règne d'Anastase. Le matériel numismatique de Durostorum est important, parce que jusqu'à présent, dans la littérature numismatique on a publié environ 100 pièces frappées sous Anastase, découvertes dans toute la Dobroudja. Le lot des monnaies d'Anastase de la collection de P. Papahagi a la composition suivante: I. Constantinople: 73 ex. a) Folles: 42 ex. (507 - 512 - 10 ex.; 512- 517 - 28 ex.; 517 - 518 - 4 ex.) b) Demi-folles: 22 ex. (507 - 512 - 3 ex.; 512 - 518 - 19 ex.) c) 1/4 Folles: 1 ex. (507 - 512) d) 1/8 Folles: 3 ex. (507 - 512) e) Noummia: 5 ex. (491- 518) II. Nicomédie: 4 ex. a) Folles: 1 ex. (507 - 512) b) Demi-folles: 3 ex. (498 - 507 - 1 ex.; 507 - 512 - 2 ex.) III. Antioche: 1 ex. (512 - 518). Les trouvailles montrent une forte prépondérance de folles, qui représentent 56,41%, suivis par les demi-folles avec 32,05%. Les autres nominaux occupaient une place périphérique dans la circulation, parce qu’ils ne fournissent que 1,28% du lot pour les 1/4 folles, 3,84% pour les 1/8 folles et 6,41% pour les noummia. Les monnaies frappées à Constantinople sont très nombreuses: II s'agit de 71 pièces, sur un total de 76, soit une proportion de 93.59%). Ceci s'explique facilement, car l'atelier de Constantinople approvisionnait en monnaie le diocèse de Thrace, dont Durostorum, comme les autres cités de la Dobroudja, faisait partie. Les émissions de Nicomédie ne sont pas représentées dans le lot que par quatre exemplaires, qui représentent une proportion de 5,13%. Il faut souligner que parmi les émissions de Nicomédie découvertes à Durostorum se trouve la plus ancienne monnaie réformée d'Anastase connue jusqu'à présent en Dobroudja. Il s'agit d'un demi-follis du type MIB, I, 47, frappé entre 498 - 507. Le troisième atelier qui fonctionnait sous Anastase, Antioche, est présent dans le lot analysé par une seule pièce, c'est-à-dire un pourcentage de 1,28%. Selon nous, le plus important argument pour une discussion concernant l'impact de la réforme monétaire d'Anastase sur la circulation des monnaies à Durostorum, comme pour les autres zones du Bas-Danube, sera une analyse de la répartition chronologique des émissions. Notre statistique concerne seulement les monnaies bien datables, c'est-à-dire qu'elle élimine les minimi, qui sont datés très vaguement de 491 - 518. Le fait que de la première étape de la réforme nous n'avons qu'une seule pièce (d'ailleurs, l'unique de cette période connue jusqu'à présent en Dobroudja) indique qu'aux premiers moments la décision Impériale de 498 ne semble avoir eu qu'une très faible résonnance sur la circulation monétaire de Durostorum. Il est évident que la circulation des monnaies en bronze de la région a été assurée par les anciennes émissions de minimi d'Anastase ou de ses prédécesseurs. Les conséquences de la réforme commençaient à se faire ressenties seulement à partir des années 507 - 512. Même si nous ne pouvons pas écarter totalement la possibilité qu'une partie de ces pièces y soient arrivées après 512, Il faut remarquer que le premier apogée dans l'afflux des monnaies vers Durostorum coïncidait avec l'époque de paix et stabilité à la frontière danubienne, période de grands travaux de constructions. La plupart des monnaies d'Anastase de la collection de Perlele Papahagi datent de la période de 512 - 518, soit un pourcentage de 71,23 % du total. La proportion si grande peut être surprenante si nous tenons compte de ce que presque toute la période 512 - 518 a été marquée par la révolte de Vitallen, qui s'était déroulée sur les territoires des provinces de Mésle Seconde, Scythie Mineure et Hémimont. Malheureusement, nous ne savons rien sur le sort de la ville pendant ces années, car aucune source historique ne mentionne le nom de Durostorum durant les événements. Même si nous acceptons la probabilité qu'une partie des monnaies d'Anastase soient arrivées plus tard, après 518, ce chiffre reste trop élevé. Le fort afflux des monnaies d'Anastase frappées pendant les années 512 - 518 vers Durostorum, comme vers les autres villes de la Scythie Mineure peuvent indiquer que ces zones sont restées en dehors de la rébellion. Le grand nombre de monnaies de cette époque peut montrer l'existence d'importants paiements faits par les autorités constantinopolitaines pour s'assurer la fidélité des garnisons locales. La position de Durostorum sur le Danube, comme des autres fortifications de la Scythie Mineure sur le Danube ou sur la mer Noire permettait un contact à travers la flotte. Une autre hypothèse pour expliquer cette haute proportion des monnaies d'Anastase des années 512 - 518 est qu'elles représentent une partie des grandes sommes arrivées dans la région à travers des dons et de rançons faits par le Palais Impérial pour calmer Vitallen et ses compagnons après leur victoire de 515. Pour obtenir une image plus objective il faut avoir recours aux données offertes par les coefficients monnaies/années du règne (m/a), folles/années de réforme (f/a) et solidi/folles/années de réforme (s/f/a). Les chiffres donnent plus de précision à nos observations sur la croissance de plus en plus rapide de la quantité de monnaies qui arrivaient vers Durostorum pendant les années 507 - 512 et, spécialement, pendant la période 512 - 518. Celles-ci confirment aussi l'observation que la réforme ne commençait pas à avoir des conséquences visibles sur la circulation monétaire locale avant 507 - 512. Le lot de monnaies de Durostorum étudié et les coefficients résulté renforcent l'idée que la circulation et l'économie monétarisée ont connu un processus rapide de revitalisation après la réforme d'Anastase. Bien que préliminaires, les observations faites sur les trouvailles monétaires de l'époque 450 - 518 découvertes à Durostorum permettent d'entrevoir les principaux phénomènes financiers, économiques et politiques qui ont accompagné l'événement décisif pour l'évolution monétaire de l'Empire byzantin: la réforme de l'empereur Anastase Ier.
  • Limba de redactare: română
  • Secţiunea: Numismatică (Numismatics)
  • Vezi publicația: Cercetări Numismatice: CN
  • Anul publicaţiei: 1996
  • Referinţă bibliografică pentru nr. revistă: VII; anul 1996
  • Paginaţia: 85-90
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