O monedă italiană de aur foarte rară descoperită la Călugăreni, judeţul Giurgiu / Une monnaie italienne en or très rare découvert a Călugăreni, dép. de Giurgiu

  • Subiect: L'auteur présente une monnaie très rare achetée en 1993 par le Musée National d'Histoire de Roumanie. D'après son ancien propriétaire la monnaie a été découverte dans le village Uzunu, comm. de Călugăreni, dép. de Giurgiu. Il s'agit d'un ducat frappé par Scipione Gonzaga, Prince de Pomponesco et Bozzolo et Duc de Sabbioneta (de 1596 à 1614, associé à sa mère Isabelle; de 1614 à 1671, seul). Ce type monétaire se retrouve dans CNI, IV, p. 65, tab. V I, nr. 7. Dans la numismatique italienne cette monnaie est connue comme "ongaro" (unghero), imitation de la monnaie d'or hollandaise, à son tour imitation du florin hongrois. Les ducats hongrois ("floreni hungaricales" dans les sources latines, "ughi" dans les sources slavones et roumaines) ont un titre proche à celui des ducats vénitiens et florentins, reconnus pour leur haute valeur. Grâce à la stabilité de leur poids, les ducats hongrois ont été imités par divers États européens. La plus connue des imitations de ce type a été la monnaie hollandaise d'or qui, à côté du ducat hongrois, a été utilisée comme étalon dans les transactions européennes. La monnaie d'or hollandaise a été, à son tour, imitée par les princes italiens de Bozzolo, Castiglione delle Stiviere, Guastalla, Mantova, Modena, Parma, Solferino, etc. La monnaie découverte près de Călugăreni est l'unique exemplaire découvert de ce type en Roumanie. À la suite d'une analyse historique et numismatique, l’auteur estime qu’Iongaro mis en discussion, non daté, a été frappé par Scipione Gonzaga en 1638-1639, dans l'atelier de Bozzolo. La monnaie peut être associée au projet d'établir une colonie hollandaise à Mantova, à la place de celle juive, chassée après la Guerre de Succession de Mantova. Le projet n'arriva pas à son but, c'est peut-être le motif de la rareté de cette pièce. La frappe des monnaies d’or était justifiée par le besoin d'argent pour les soldes de mercenaires, pour les réparations de guerre envers l'Empire ou pour l’entretien des 3000 soldats allemands qui se trouvaient à Mantova après la Guerre de Succession. Il faut cependant expliquer la présence de cette monnaie en Valachie à une époque où manquent les imitations de ce type (et la monnaie d'or en général). On a signalé ce type monétaire seulement dans quelques trésors trouvés en Moldavie. Les localités des découvertes ont été des lieux de résidence des mercenaires Moldaves ("dorobanţi" ou "călăraşi") et étrangers (Allemands, Polonais, Transilvains, Valaques, Italiens); il est possible qu'ils aient été payés en monnaies de cette catégorie. A Călugăreni, en Valachie, i l y avait une troupe des "călăraşi" (cavaliers). Dans le voisinage, à Ghimpaţi, on a découvert un autre trésor comprenant de monnaies d'or: (un ducat hongrois frappé par Iancu de Hunedoara (1446-1453); deux pièces d'un ducat, frappées par Louis II (1523) et Ferdinand Ier (1536), dans l'atelier de Kremnitz; deux sequins frappés par Francisco Donato (1545-1553) et Francisco Ciccogna (1585-1595); des ducats hollandaises de Utrecht (2/1587, 1588), Holland (2/1593, 1595), Westfriesland (2/1590-1591). Le trésor est une vraie "synthèse" de la circulation en Valachie de la monnaie d'or de type "ducat", et probablement appartenu à un mercenaire. Les monnaies d'or européennes sont arrivées en Valachie grâce au commerce international. À l'époque du prince Matei Basarab (1632-1654), quand se situe la frappe de la monnaie discutée, les relations commerciales avec les régions du sud du Danube s'intensifient, le phénomène est illustré par l'affermage de la douane du sel que les Ottomans ont accordé au prince en 1632. De même, on doit prendre en considération les contacts diplomatiques du prince de Valachie avec les puissances européennes, visant la constitution d'une coalition anti-ottomane.
  • Limba de redactare: română
  • Secţiunea: Numismatică medievală şi modernă
  • Vezi publicația: Cercetări Numismatice: CN
  • Anul publicaţiei: 2002
  • Referinţă bibliografică pentru nr. revistă: VIII; anul 2002
  • Paginaţia: 323-333
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